Pourquoi les méthodes passives d’amélioration continue ne fonctionnent pas
Et que faire à la place.
Et que faire à la place.
Lorsque la qualité des soins se dégrade, notre premier réflexe est souvent de former à nouveau le personnel, de réviser un protocole ou d’émettre une nouvelle directive. Mais ces approches passives entraînent rarement des changements significatifs.
Pour améliorer les résultats et réduire les risques, les organisations de santé ont besoin de méthodes qui examinent, testent et améliorent activement les systèmes eux-mêmes. La simulation offre cette méthode.
Dr. Victoria Brazil
Directrice, Bond Translational Simulation Collaborative ; Professeure en médecine d’urgence et Directrice de la simulation, Bond University

Un incident évité de justesse en réanimation. Une hémorragie obstétricale qui ne s’est pas déroulée comme prévu. Une transmission critique mal gérée aux urgences. Face à ces situations, la réaction des hôpitaux est souvent la même :
Ces solutions vous semblent familières ? Vous n’êtes pas seul·e. Et, comme beaucoup, vous avez sans doute constaté leur efficacité limitée. Pourquoi ? Parce que ces approches sont passives : elles partent du principe que le problème vient des individus, alors qu’il réside souvent dans le système.
Résultat : elles échouent fréquemment.
Les analyses des rapports de sécurité par l’Agency for Healthcare Research and Quality (AHRQ) et d’autres études montrent que la majorité des événements indésirables proviennent de défaillances de communication et de processus, et non d’un manque de connaissances. Pourtant, la formation reste souvent la solution privilégiée, ce qui revient à attribuer la « responsabilité » ou la « faute » aux individus.²
Les protocoles sont utiles, mais s’ils ne sont jamais répétés en contexte — sous pression, avec les équipes réelles — ils risquent d’échouer au moment critique. Les politiques seules ne garantissent pas le changement de comportement.
- Dr. Andrew Petrosoniak, MSc (Med Ed), FRCPC,
Médecin urgentiste et chef d’équipe de traumatologie, St. Michael’s Hospital, Toronto

Les communications écrites peuvent sensibiliser, mais elles n’intègrent pas de nouveaux processus ni de nouvelles habitudes. Sans pratique ni feedback, les écarts de performance persistent.
"Concevoir une organisation, un processus ou un système performant n’est qu’un début. Il appartient aux dirigeants de créer un environnement où les employés adoptent les nouveaux comportements, libérés des frictions qui freinent trop souvent l’adoption et compromettent les efforts de changement. ”4
- Tracy Thurkow and Adélaïde Hubert,
Bain & Company
Les réponses disciplinaires envoient le message que le problème vient des individus, et non du système. Elles nuisent au moral, créent un climat de peur et découragent la déclaration des erreurs, tandis que la cause profonde reste inchangée.
"Les professionnels de santé sont [souvent] punis pour être humains. Cela génère de la peur, supprime le signalement des erreurs et met finalement les patients en danger. … Il faut passer de la recherche du coupable à la compréhension de ce qui a dysfonctionné, de ce que nous pouvons apprendre et de la manière d’améliorer le système dans son ensemble."5
- Marcus Schabacker,
Président et CEO, ECRI
La simulation offre une alternative puissante : une approche active, centrée sur le système, pour l’amélioration de la qualité, permettant aux hôpitaux de passer de solutions réactives à un apprentissage proactif.
- Dr. Andrew Petrosoniak, MSc (Med Ed), FRCPC,
Médecin urgentiste et chef d’équipe de traumatologie, St. Michael’s Hospital, Toronto

29 sessions d’urgence pédiatrique impliquant 98 participants ont été menées in situ pour améliorer la prise en charge des urgences pédiatriques. Cette initiative faisait suite à l’analyse d’un incident critique survenu au service des urgences pédiatriques.
Les erreurs identifiées incluaient :
Résultat : mise en place de changements systémiques, intégrant la pharmacie dans le processus de responsabilité, création de check-lists pour le personnel d’urgence, protocole d’inventaire régulier et formation corrective.⁷
Lors de 12 simulations de traumatologie, les équipes ont identifié plus de 150 menaces critiques latentes pour la sécurité. Ces simulations ont conduit à :
Résultat : les cas réels de traumatologie ont montré une performance d’équipe plus constante et une réduction des erreurs.⁸
Chez Bryan Health, dans le Nebraska, des hôpitaux ruraux ont mené des simulations d’hémorragie post-partum qui ont révélé des lacunes dans les protocoles d’urgence et l’emplacement des ressources.
Résultat : repositionnement des chariots d’hémorragie, révision des protocoles de livraison de sang et clarification des flux de communication.
Un médecin a déclaré :
« Une semaine après que notre équipe obstétricale a terminé le programme de formation par simulation, nous avons appliqué nos acquis lors d’une hémorragie post-partum nécessitant un protocole de transfusion massive. La simulation a été inestimable. »⁹
Voici comment transformer votre réponse en matière d’amélioration de la qualité (QI), en passant de réactive et passive à proactive et informée par la simulation :
Identifier le bon cas d’usage
Choisissez un point de risque récurrent : livraison tardive de sang, coordination des équipes de code, transfert néonatal, hémorragie obstétricale ou erreurs médicamenteuses.
Réaliser une simulation réaliste
Utilisez des scénarios in situ avec le matériel, les rôles et l’espace réels.
Observer la performance du système
Analysez les flux de communication. Où les équipes hésitent-elles ? Qu’est-ce qui manque ?
Débriefer et co-concevoir
Organisez un débriefing avec le personnel de terrain. Exploitez leurs retours pour affiner les processus, l’aménagement ou les politiques.
Tester à nouveau
Répétez la simulation avec le nouveau processus. Mesurez les améliorations et la confiance des équipes.
Intégrer et renforcer
Utilisez la simulation pour créer la mémoire musculaire nécessaire à un changement durable.
Les méthodes passives comme la reformation, les protocoles ou les notes de service corrigent rarement les problèmes systémiques. La simulation offre une approche active et collaborative pour identifier les lacunes, tester des solutions et intégrer des pratiques plus sûres.
L’amélioration continue ne se fait ni par hasard… ni par mémo. Laissez la simulation vous aider à passer de correctifs passifs à une transformation active.